L’origine géographique des Boccon-Gibod est le village de Jarsy,
dans le massif des Bauges en Savoie, plus précisément au
hameau d’Etre. La localisation à Jarsy est attestée
depuis 1573. L’implantation à Etre date au moins de 1657,
année d’un mariage familial. Elle s’est poursuivie
jusqu’en 1930, avec Auguste, dernier descendant local.
Jarsy est un tout petit village puisqu’il n’est peuplé,
en début du XXIème siècle, que d’environ 200
habitants ; il est dominé par la dent de Pleuven (1 771 m) et par
l'Arcalod (2 217 m) Une partie du territoire de la commune est comprise
dans la Réserve nationale de chasse et de faune sauvage.
Quant à Etre, situé à moins de deux kilomètres
sur la route de La Compôte, il comprend moins de dix maisons, anciennes
pour la plupart. A l’emplacement où se trouvait la maison
familiale au XVIII éme siécle, il existe toujours une maison
qui semble assez ancienne mais probablement très remaniée.
Le nom de Boccon pourrait venir de l’italien « boccone », bouchée (de bocca, bouche), petit morceau aussi en provençal, qui a évolué vers boucon « qui, de lui-même, ne signifie que morceau, mais qui n'est d'usage que pour signifier un morceau empoisonné : donner le boucon à quelqu'un…»
Gibaud est un un prénom d'origine germanique (gib-wald, verbes geben walten signifiant donner-gouverner) d'après le dictionnaire étymologique des noms de famille d'Albert Dauzat – Larousse. Il pourrait venir des invasions des Francs. Ce prénom est mis à la mode par l'aristocratie dirigeante et gagne les campagnes les plus lointaines dès le IXe siècle, époque où, d'après la statistique de Maurice Grammont, la presque totalité des noms de baptême étaient germaniques dans la moitié septentrionale de la France.
Le nom d’origine est celui de Boccon. Cette famille se multipliant au cours des ans dans le village, il devint nécessaire de se différencier par l’ajout d’un suffixe ; c’est ainsi que l’on trouve sur place à partir du XVème siècle des Boccon, des Boccon Pebrod, des Boccon Liaudet, Boccon Douré, Boccon Pontillod et, bien sur des Boccon Gibod (aussi écrit suivant la fantaisie du rédacteur, Gibaut-Gibodz-Jibaux, etc…, mais la terminaison des noms n’avait aucune importance puisqu’elle ne se prononçait pas). La terminaison en « od/ot/oct » est celle que l’on trouve au XVI ème siècle ; elle fut ensuite abandonnée au profit de l’écriture savoyarde Boccon Gebeaud qui s’est perpétuée à Jarsy jusqu’en 1930. L’écriture Boccon-Gibod est la forme francisée (ou francilienisée) adoptée par André, « l’émigré » en France vers 1760.