Arthus
est le premier l’Eleu que l’on peut rattacher avec certitude
à notre lignée. On ne sait pas grand chose de lui,
si ce n’est qu’il vivait en 1628, année où
il fut parrain, à Laon, d'une de ses petites-filles, Marie
l’Eleu. Il a du donc naître vers 1570.
Il a épousé en premières noces, une demoiselle
Cathoire, dont la famille comprenait, à cette époque,
un bailly de Nesle et un avocat à Chauny aussi Procureur du Roi
en la maîtrise des eaux et forets. Ce début du 17 ème
siècle fait donc apparaître une lignée de juristes
qui se perpétuera jusqu’en milieu du XIX ème siècle.
D’un deuxième lit, il a eu trois enfants dont un seul garçon
aura une descendance masculine qui s’est éteinte au début
du XIX ème siècle avec un Jean Baptiste l’Eleu du
Bocage né en 1767. On y relève successivement un receveur
du temporel de Monseigneur 1'Evêque et capitaine des portes de la
ville de Laon, un Directeur de la Poste et Contrôleur des actes
des Notaires vers 1720, un chanoine de l'église de Soissons, un
chevalier de St Louis, Officier chez le Roi, major de la Marine vers 1760.
De son premier lit, un fils a fait souche : Claude l'Eleu, né et décédé à Laon en 1663. Il est cité, dans un manuscrit de Prémontré antérieur à 1661, comme étant Claude l'Eleu de Lasnier, Procureur au bailliage et Siège Présidial de Laon (alias Procureur du Roi).
Claude
a épousé Madeleine Laurent
en 1627.
Elle était fille de Charles Laurent et de Marie Dantart.
La
famille Laurent est très ancienne à Laon. On y remarque
Geneviève Laurent qui épouse Louis Fromage, seigneur de
la Gondrée, avocat, père d'Antoine Fromage de la Gondrée,
écuyer, garde du corps du Roi.
Jeanne Françoise Laurent épouse Jean-Baptiste Busquin, Procureur
du Roi en la Maitrise des eaux et forêts, d'où Marie Catherine
Busquin épouse Jean-Charles de la Grange, officier de Mgr le Duc
d'Orléans, d'où Jeanne Marie Catherine de la Grange épouse
Pierre Charles Louis de la Marlière.
Anne Elisabeth Laurent épouse Philippe Pierre Dèsmorieux
de Beaumont, officier de M. le Maréchal de Saxe, Louise Charlotte
Laurent épouse Antoine Waubert d'où M.M. Waubert de Genlis
et Marie Louise Gabrielle Waubert épouse AdrAien Philbert Charles
Dagneau de la Bretonne, Conseiller au bailliage, d'où Marie-Louise
Clotilde Dagneau de la Bretonne épouse Louis Joseph Aimé
de Sars.
Claude a eu 7 enfants dont deux fils ont fait souche :
1- André l'Eleu, Seigneur de la Bretonne
, né en 1635 et décédé en 1691 à Laon.
Il était au XIIe siècle un avocat distingué au Présidial
de Laon. Il a composé sur la Coutume du Vermandois un ouvrage qui
est aujourd'hui perdu.
Il était marguillier de St Rémy à la Place en 1689
et 1690. Il était en 1668 Conseiller de Ville et il est dit, en
l'histoire manuscrite de Claude L'Eleu, qu'il signa en cette qualité
un acte par lequel la Ville de Laon s'engage à restituer à
l'abbaye de St Vincent les Reliques de St Canel, Evêque de Laon,
qui avaient été portées en procession à l'occasion
de la peste de cette année.
Lors de l’élaboration de son livre « L’armorial
», d’Hozier a recueilli en 1697 les informations données
par la veuve d’André concernant ses armoiries (voir les commentaires
qui en ont été faits en annexe). A quelques évolutions
près, ces armes sont restées celles de la famille l’Eleu
jusqu’à nAos jours (voir explications en annexe).
Son acte de décès, extrait des registres de Saint Rémy
à la Place mérite d’être cité:
" Le 22e jour d'Avril 1691 est décédé M. André
l’Eleu, avocat en ce siège; homme d'une probité exemplaire,
âgé de 56 ans ou environ, dont le corps a été
inhumé en la paroisse à 1'entrée de la petite porte
du côté St Rémy à la Place, de l'aile gauche
laquelle place il avait demandée par humilité, après
réception des sacrements à laquelle cérémonie
ont assisté M. Claude L’Eleu son fi1s, Docteur en Sorbonne,
Chanoine et théologal de 1'église cathédrale, M.
Simon L’Eleu, aussi avocat, M. Antoine l’Eleu, Bachelier en
Sorbonne, prêtre, curé de St Cyr, tous fils du défunt,
qui ont signé le présent acte ".
André
a épousé Marie Claude Gérault
en 1656 à Laon.
Marie Claude Gérault, Dame de la Bretonne, était fille d’Antoine
Gérault seigneur de Montigny et de la Bretonne.
La
famille Gérault était établie à Laon depuis
1480. On y remarque:
- Charles Gérault Docteur en théologie, Supérieur
des Pères de l'Oratoire de la Rochelle et confesseur de Gaston
Duc d'Orléans.
- Philbert Gérault Ecuyer, SeigneuAr de Montigny et de Chalombre,
Contrôleur des guerres (frère de Marie Claude qui épouse
André L’Eleu, et de Marie Gérault qui épouse
Jean Paul Dagneau, avocat) d'où Raymond Philbert Gérault,
Seigneur de Montigny aussi contrôleur des guerres.
- Jeanne Louise épouse Jean-Baptiste le Carlier, Seigneur d'Epuisart,
contrôleur des guerres.
- Charles François Amand Gérault (1714) Garde de la porte
du Roi, dont le fils Jean Claude Gérault fut Secrétaire
d'ambassade en Pologne.
- Claude Gérault officier chez le Roi épouse: Idelette de
la Croix (1701) d'où Jean Claude Nicolas François Gérault
, épouse Elisabeth Charlotte Morfouace fille de Louis Morfouace,
Seigneur de la Malardière, procureur du Roi et Jean Claude Gérault,
officier, épouse Marie Françoise Marchants fille de Paul
Marchants, Seigneur de Cambronne, et Colonel au Régiment de Lorraine.
- Nicolas Gérault, Conseiller assesseur de la ville de Montdidier,
petit-fils de Antoinette Bosquillon (de Montdidier), d'où Marie
Anne Gérault, épouse François Marquette, Seigneur
de Beaune, Conseiller.
- Claude Gérault d'où Jean Gerault Conseiller au Châtelet
de Paris et Françoise Gérault épouse: Etienne Berny
Secrétaire du Roi, écuyer.
Le fief de la Bretonne était possédé le 10 Mars 1527 par S. Macquelin. Le 25 Janvier 1569 il est entre les mains de Jean Chevalier qui le vend le 31 Mars 1576 à Simon Hubert, ascendAant de Marie Claude Gérault et qui avait épousé Jeanne de Martigny. Jeanne de Martigny, veuve de Simon Hubert, vend le 20 Jui11et 1615 le fief de la Bretonne à son fils Pierre Hubert qui épousa Anne de Lancy. Jeanne Hubert fille de Pierre Hubert et d’Anne de Lancy épousa Antoine Gérault Seigneur de Montigny d'où Marie Claude Gérault épouse André L'Eleu. Le chanoine Claude L'Eleu fait hommage pour ce fief le 18 Juin 1704 où l'on rend le droit de cens et de mouvance de la Chapelle de St André de Moncornet. Il était situé sur le terroir de Chaourse. De Claude, il passe à sa sœur Marie Catherine L'Eleu, Dame de la Bretonne, le 29 Mars 1743, puis à son frère Joseph. Il reste dans cette famille jusqu’au petit-fils de Joseph, Simon Joseph, qui le vendit peu avant la révolution de 1789 à M.Dagneau de la Bretonne qui devait en posséder déjà une partie comme descendant de Marie Gérault, sœur de Marie Claude, qui épousa en 1666 Jean Paul Dagneau avocat.
2- Jean l'Eleu (1640-1718 à Laon)
qui fut avocat au Parlement, conseiller du Roi, assesseur en 1'Hôtel
de Ville.
Jean a épousé Madeleine Mainon de Cerny en 1665.
Elle était fille d’Isaac Mainon, seigneur de Cerny, Vte d’
Urcel, lieutenant en l'Election et de Marie de Hérissart.
Sa
sœur Anne Elisabeth Mainon de Cerny épousa Charles de Fay
d'Athies, seigneur de GoudAelancourt, fils d’Antoine de Fay d'Athies
seigneur de Goudelancourt et de Marie de Crécy; leur fille Marie
Françoise de Fay d'Athies épousa Jean Charles Alphonse de
Miremont, chevalier seigneur de Berrieux d'où sont descendus les
Miremont, les Bertoult d'Hautecloque, les Vissec de la Tude, les Joybert.
Alphonse César de Miremont leur fils épousa en 1739 Madeleine
Françoise Moet. Claude Mainon seigneur de Cerny, frère de
Madeleine et d’Anne Elisabeth épousa Marie Anne Danthan fille
de Guillaume Danthan et d’Anne l’Eleu.
Un fils, Claude, fut avocat.
Une fille, Elisabeth Anne, a épousé Claude François
Vaillet, écuyer, seigneur de Loche, brigadier des gardes du corps
du Roi, Compagnie de Charost, puis mestre de camp de cavalerie, sous-lieutenant
des gardes du corps Compagnie de Beauveau, chevalier de Saint-Louis. Il
était fils de Jacques Vaillet écuyer, ancien commandant
pour le Roi au fort de Bellerives et capitaine commandant les milices
du pays de Gex (vers 1680).
Une autre fille, Marie Claude, a épousé Nicolas Cotte le
8 février 1700 à Saint Cyr. Nicolas est né en 1670.
Il fut Lieutenant de Maire, fils de Louis Cotte et de Barbe Tristrant.
Jean l’Eleu n’a pas laissé d’héritier mâle et la suite de l’histoire des l’Eleu ne concerne plus que la descendance d’André.
Claude
a eu aussi cinq filles dont :
- Madeleine l’Eleu née en 1629, a épous&eaAcute; Nicolas
Cote le 14 janvier 1662.
- Anne L'Eleu née le 4 février 1639 a épousé
Guillaume d'Authan le 7 août 1661. Il était fils d’Antoine
Dauthan et de Benoite Le Voirier.
De leur mariage est née: Marie Anne Danthan, morte à Trucy
le 12 Octobre 1696, épouse le 2 Fevrier 1686, à St-Rémy
P1ace, Claude Mainon, seigneur de Cerny, Vicomte d'Urcel, Président
aux traites foraines, fils d'Isaac Mainon, Conseiller, lieutenant en 1'Election
de Laon et de Marie de Hérissart. Sa sœur Elisabeth Mainon
épouse Charles de Fay d'Athies, seigneur de Goudelancourt, père
de Madame de Miremont d'où M.M.de Berthoult, de la Tude.
- Jeanne l'Eleu qui a épousé Nicolas Bottée le 7
janvier 1668 à Saint Rémy Place.
Il fut échevin de la ville de Laon (en 1694), fils de Claude Bottée,
Procureur et de Madeleine Martin. Madeleine
Martin était fille de Jean, lieutenant en la Prévôté,
signalé par son dévouement à la cause d’Henri
IV. Claude Bottée était fils d’Adam et de Marie Demasle.
La famille Bottée était connue dès 1235 en Picardie
(Voir les OLIM du Comte Beugnot, tome II page 130-II). Elle s'est alliée
aux Bugniatre du Moncel, de Froidour, de Flavigny, Desjardins, de Ledde,
Marquette de Mareuil, Dennet de Mesbrecourt, Hennuyer de la Motte, Caignard
du Rotoy, & Jean Joseph Auguste Bottée de Toulmon, administrateur
général des poudres et salpêtres est de cette famille.
Il y a sur lui une notice dans Devisme (Histoire deA Laon).
-
Trois ont été chanoines :
* Antoine bachelier en théologie était, le 12 Juin 1686,
curé de St-Cyr et, en 1708, curé de St Rémy à
la Place. Il est mort à Paris en exil, paroisse Saint Jacques du
Haut Pas, en1726.
* André Rémy bachelier en Sorbonne, Chanoine de la cathédrale,
mort à Paris en exil pour jansénisme, St Etienne du Mont
le 3 Octobre1642.Il est aussi appelé prêtre de la Neuville
sous Laon
* Claude, Seigneur de la Bretonne, baptisé à St Rémy
Place le 29 Novembre 1657, est mort à Paris le 9 Décembre
1726 (St Jacques du Haut Pas), inhumé dans 1'église le 10.
Prêtre, Docteur en Sorbonne, Chanoine de 1'Eglise cathédrale,
Grand chantre, Théologal, Promoteur, Grand Pénitentier,
Grand Archidiacre et Vicaire Général de Mgr 1'Evêque
Duc de Laon pour la Thiérache, auteur d'une Histoire de Laon. Claude
L'Eleu est cité parmi les Laonnois qui réussirent dans l'éloquence
de la chaire; il a bien mérité de la Ville et du pays par
ses mémoires.
Il se mit l'œuvre dès 1711 et écrivit deux gros volumes
in-folio. Non content de profiterA des travaux de ses devanciers, Claude
L'Eleu fit par lui-même d'immenses recherches dans les chartriers
des communautés religieuses du diocèse et notamment dans celui
du Chapitre. Il lui fut d'autant plus facile d'y pénétrer
que sa qualité d'archidiacre lui donnait sur elles une certaine autorité.
Il a donc pu puiser aux meilleures sources. Néanmoins on reproche
à son travail d'être diffus, de renfermer des longueurs, et
une foule de dissertations étrangères à son sujet.
Il l'avait terminé en 1723 lorsque M. de la Fare vint occuper le
siège épiscopal de Laon. C'est sous son gouvernement que Claude
L'Eleu fut exilé à Paris pour ses opinions jansénistes
; il y mourut en 1726 sans avoir pu livrer au public le fruit de ses travaux.
Plus tard en 1768 une souscription fut proposée pour l'impression
de cet ouvrage mais comme on ne put réunir une somme suffisante pour
couvrir les frais de l'impression, ce projet fut abandonné. Son ouvrages
est cependant resté une référence, souvent cité
dans d’ultérieurs travaux historiques sur la région
de Laon.
-
Seuls deux des 13 enfants d’André ont fait souche, Simon
et Joseph.
* Simon I est né le 20 septembre 1659
et enterré le 14 mars 1732 en l’église Saint Rémy
Place de Laon. Avocat, il fut Marguillier de St Rémy Place de 1712
à 1714. Il était assesseur en l'Hôtel de Ville. Il a
épousé la fille d’un avocat, Daniel Beffroy, et A de
Marie Françoise Marquette. (Daniel est fils de Jean et de Charlotte
de Ponthieu. Marie Françoise est fille de Claude seigneur du Gruet
et de Marie Ledoulx.).
Il a eu aussi treize enfants. Un seul fils, Jean François (avocat
encore), a eu un enfant mâle, lui-même sans succession. Ce
n’est pas avec lui que le nom s’est perpétué.
Adrien Charles avait épousé la fille de Jacques Gambart,
seigneur de Monceau-le-Waast, médecin du Roi.
Un fils, Antoine (avocat, Conseiller de robe longue de la ville de Laon,
Bailly de St Nicolas-au Bois, de l'Abbaye de St Vincent et autres lieux)
a eu huit filles dont on ignore la postérité et un fils
mort en bas âge.
Les autres fils, dont Jean Marie, conseiller du Roi, Président
au grenier à sel sont sans postérité.
Une fille, Marie Marguerite qui épousa Pierre Gabriel Le Fevre,
receveur des tailles en l'élection de Laon, fils d’un conseiller
du Roi, assesseur en l'hôtel de Ville, receveur des tailles et Contrôleur
du grenier à sel à Ste Menehould.
*
Joseph l'Eleu, (1679-1758 à Laon,
paroisse de Saint Rémy Place). Il était seigneur
de la Bretonne et de Servenay, doyen des Conseillers au siège
présidial de Laon. Il fut marguillier de St Rémy à
la Place de 1771 à 1773.
Restant dans le milieu de robe, Joseph a épousé Marie Marguerite
Candeuvre, fille d’un Conseiller au Présidial , Jean Candeuvre,
et de Marie MaAdeleine Dagneau de Richecourt.
Jean Candeuvre, conseiller était petit-fils de Jeanne Marquette.
La famille Dagneau, originaire de Thiérache, a donné en
1400 un échevin de Marle. Jean Dagneau, seigneur de Goujon, servit
sous Pothon de Xaintrailles premier Ecuyer de France. A la bataille de
Patay en Beauce, il fit prisonnier Talbot fameux capitaine anglais défait
par Jeanne d'Arc en 1429 et fut anobli pour ce haut fait en 1438.
M.M.de Candeuvre descendent de Marie de Goussancourt arrière-petite
fille de Jeanne d'Ongnies qui est elle-même arrière-petite
fille de Marguerite de Crééuy issue de Charlemagne par les
Comtes de Hainault. Cette descendance est prouvée par les actes
produits à l'enquête de 1697 et cités dans le Nobiliaire
de Rousseville à l'article Goussancourt.