CHRONIQUE DE L'EPOQUE VILLIEU

Générations 14 à 15

Chronique des ancêtres pour lesquels il a semblé intéressant de donner quelques commentaires.

Ils sont classés par génération jusqu'à celle de nos parents et numérotés dans leur ordre d'apparition dans la génération.(Exemple : 10.3 concerne le troisième personnage dans la dixième génération ayant été sujet à commentaires ) Nos ascendants directs sont écrits en caractèresgras. A la suite du nom, figure entre parenthèses, la filiation proche. - La référence du document cité est indiquée entre parenthèses : AD (pour Archives Départementales), suivi du département et du classement interne.

Quatorzième génération


14.1- Louis Quinat (Pierre, Barthélemy) est né en 1794 à Divonne.

Louis est le dernier des Quinat de notre branche à avoir été domicilié à Divonne. Il y est qualifié de cultivateur à la mort de son père en 1833. Ses propriétés sont mises en vente vers 1868. (Réf : Cadastre Napoléonien d'Arbère)
Il est sans postérité.


14.2- Jean Jacques (III) Quinat (Pierre, Barthélemy) est né le 22 janvier 1797 à Divonne. Il est décédé le 25 août 1880 à Nantua.

Acte de naissance:
L'an cinq de la République française à quatre heures apres midi par devant moi georges patroix agent municipal de la commune de divonne canton de Gex département de Lain est comparu dans la salle commune de la maison commune du dit lieu pierre quina laboureur lequel était assisté de jean baptiste hubert instituteur agé de quarante deux ans, jean barberat cultivateur agé de trente six ans tous domiciliés dans cette commune lequel a declare à moi dit patroix que marie poncet son épouse en légitime mariage est accouché avant hier dans son domicile d'un enfant mâle auquel il a été donné le prénom de jean jacques d'apres cette déclaration que les témoins m'ont certifié conforme à la vérité et à la reglementation qui m'a été faite de l'enfant dénommé, j'ai en vertu des pouvoirs qui me sont delegues redigé le present arreté que le pere de l'enfant et les temoins ont signé avec moi.

Extrait d’un manuscrit laissé par Jacques Quinat, son arrière petit-fils : " En 1815 se place un épisode de sa vie qu'il ne confia qu'à son lit de mort à son fils Charles pour se justifier. Lors de l'invasion de la France par les alliés, une patrouille d'Autrichiens se présenta au village un soir d'hiver et demanda un guide pour passer les cols enneigés et retrouver ainsi le groupe auquel ils appartenaient. Ils ne trouvèrent personne sauf Jacques qui se proposa après avoir caché un fusil dans les bois. Il fut agréé. Il partit donc suivi d'un officier et d'une dizaine d'hommes. Il les égara et après avoir récupéré son arme, les tua les uns après les autres et rentra trois jours après au village. Il avait 18 ans. Il fut traité en traître et on lui tourna le dos. Il s'engagea sans avoir dit mot à qui que ce soit de ce qu'il avait fait, vu, dit-il à son fils, qu'il valait mieux à cette époque se taire. Il s'engagea donc, fut réformé pour blessures comme officier et fut alors versé dans les Douanes.
Devenu veuf, il se remaria le 25 septembre 1854 avec Marie Josephte Rumilly, laquelle, issue d’une famille de charrons de Nantua était veuve et avait un fils d'un premier mariage.
Il prit sa retraite à Nantua où il avait deux immeubles, dont la maison de la Grand rue, d'un revenu de 400 francs (lettre de Charles en 1864), des terres et un autre immeuble où il mourut.
En août 1880, à son décès, son fils Charles cherche le testament de son père dont il avait eu connaissance. Il ne le trouva pas, mais mon père (il avait alors 15 ans) qui regardait du jardin au travers de la fenêtre vit Marie-Josephte Rumilly passer vivement une enveloppe à son fils qui la mit dans la poche. Il entra alors dans la maison et exigea que ce pli lui soit remis, ce qui fut fait. C'était le testament recherché. Mon grand-père le lut, fit passer son fils à la porte, dit son fait assez violemment à sa belle-mère, déchira le testament, en jeta les morceaux à terre et partit en claquant la porte. On ne sut pas autre chose mais les biens de Jacques furent abandonnés à sa veuve et à son fils."

On peut suivre sa carrière grâce à quelques documents notariés.
En 1821, à 24 ans, il est Chasseur au 19 ème Régiment.
En 1826, à son premier mariage à l’âge de 28 ans, il est sous-lieutenant des Douanes. Lui et son père sont orthographiés Quinaz, mais ils signent Quinat.
En 1833 à la mort de son père, il est Lieutenant dans les douanes royales de France au poste de St Germain de Joux près Chatillon Michaille
En 1838, lors du partage de la succession de son père, il est lieutenant d’ordre dans les douanes royales de France au poste de Brenod arrondissement de Nantua.
En 1852, à 55 ans, lors du décès de Victoire Mayet, il est toujours Lieutenant des Douanes, résidant à Coupy commune de Lancrans (sud du pays de Gex, près de Bellegarde).
A son deuxième mariage, deux ans plus tard, il est retraité des Douanes. A été témoin Jean Baptiste Froment, âgé de 54 ans, ébéniste à Nantua, beau-frère de l'époux (il a épousé Marie Anne Mayet, sœur de Victoire dont il a eu deux enfants morts en bas-age.)
Il a ensuite résidé à Nantua, au 108 de la Grand Rue jusqu’à son décès en 1880. Ses enfants y sont nés de 1827 à 1834, probablement dans sa belle-famille qui y résidait alors.
Il est enterré à Villieu.

Jean Jacques a épousé en premières noces Marie Victoire Mayet, fille de Charles Philippe Mayet et Catherine Boné, le 31 janvier 1826 à Nantua, née en 1798 à Nantua, décédée à l’age de cinquante quatre ans à Coupy.
Les grand-parents de Marie Victoire avaient habité Divonne où son grand-père, Joseph, était « Receveur aux farines du roi aux portes de Divonne », venu de Morbier en Franche-Comté. Le père de Joseph, Charles Philippe Mayet, était tisserand à Nantua. Ses ancêtres Mayet étaient Horlogers à Morbier (voir Claude Mayet page 81). Du côté de sa mère, Marie Victoire descendait d’une famille d’anciens « grangers » (métayers), devenus bourgeois de Nantua. Parmi les ancêtres de Marie Victoire, on relève les noms de Boné, Bois, Foraz, Nicou, Morel, Morel-Fournier, Morel à l’Huissier, Besson, Touillon, Levrat, Girard, Boillet-Collet, Maire, Bailly-Salins, Livet, Benoit-Capteno, Poncet.


14.3- Pierre Martin Guyot est né le 6 novembre 1794 à Troyes. Il est décédé le 13 septembre 1832 à Paris. Pierre a épousé Marguerite-Pauline Auffray le 31 janvier 1832. Marguerite-Pauline Auffray est née à Paris le 7 Décembre 1811, fille mineure de Jean-François Auffray propriétaire, demeurant à Paris, 4 impasse Dominique d'enfer, et de Dame Anne-Marguerite Roussel, son épouse. De ce mariage, naîtra un fils posthume, Marie-Paul-Pierre.
Parmi les ancêtres de Pierre Martin, on relève les noms de Treton, Doué, Jacquin, Collet, Haillot, Thibaut, Boivin, Gravier, Torna.
Parmi les ancêtres de Marguerite, on relève les noms de Roussey, Rolland, Noizet, Boisseau, Laurette, Riou, Dreux, Gobier, Nacquet, Levasseur, Bourgeois, Lefebvre.

Il était Officier de l'Université, Professeur au Collège Royal Louis-Le-Grand, à Paris.
Après son décès, sa veuve s’est retirée chez son père, Jean-François Auffray, 39 rue de Vaugirard à Paris. Un ami de la famille, Mr Auguste-Sébastien Gossin, ancien Conseiller à la Cour Royale de Paris, et Avocat à la même Cour, a été nommé "Curateur au Ventre", puis subrogé tuteur.
Par Délibération du Conseil de Famille du 1er Février 1836, Madame Veuve Guyot-Auffray a été confirmée dans ses fonctions de tutrice (Justice de Paix du 12 ème arrondissement) malgré son intention de se remarier avec Mr Joseph-Amédée Faure, Ancien Conseiller à la Cour Royale de Grenoble.
De ce second mariage, est issue la branche d'Hauteville.


14.4- Paul Martin Philémon Gallocher de la Galisserie est né le 29 mai 1805 à Paris. Il est décédé le 5 août 1871. Paul a épousé Cécile Marie Louise Ternaux le 2 août 1841.

Admis à l'Ecole Royale Polytechnique par décision de Son Excellence le Ministre de l'Intérieur en date du 3 Novembre 1825. Sorti 14 ème sur 113 élèves, admis dans les Services Publics le 3 Novembre 1827. Classé dans les Services des Ponts & Chaussées où il occupe le 10 ème rang de sa promotion, il est nommé Elève de 3 ème classe de l'Ecole Royale des Ponts & Chaussées à compter du 29 Novembre 1827.
En stage à Perpignan à partir du 1er mai 1828, Elève-Ingénieur à Corbeil (Seine & Oise) en 1830, il est nommé à Melun à partir du 1er Novembre 1830.
Nommé Capitaine de l'Etat-Major Général du Commandant Supérieur des Gardes Nationales du Département de la Seine, il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur, par Ordonnance Royale du 27 Avril 1845, alors qu'il était Ingénieur Ordinaire attaché au Service de la Navigation et des Ponts dans Paris.
Ingénieur en Chef de 2 ème classe, le 1er Décembre 1845.
Officier de la Légion d'Honneur par Décret Impérial du 16 Janvier 1854 (Il était alors Ingénieur en Chef de 1ère Classe des Ponts & Chaussées, chargé de la 2 ème section de la Navigation de la Seine.)
Nommé Inspecteur Général de 1ère Classe par Décret Impérial du 12 Mars 1870.
Décédé à Balbins (Isère), le 5 Août 1871.
Avec lui s'éteint le nom de Lagalisserie dont les Guyot reprendront les "Armoiries" d'où les chevalières Quinat transmises par Marthe Guyot.
Parmi les ancêtres de Paul Martin, on relève les noms de Mesnager, Logette, Bertrand, Benoist, Petit, Leroy.
Parmi les ancêtres de Cécile, on relève les noms de Lecomte, de Kerangal, Malot, Revel, des Coutures, Tronsson, Nepveux, Serviget de La Boyère, Avril, Quinard, Mahé de Villehéry, Noiret, Thillois, Cornilly, Gourgéon du Clos .


Quinzième génération

15.1- Charles (François Séraphin) Quinat (Jean Jacques III, Pierre, Barthélemy) est né le 3 juin 1827 à Nantua. Il est décédé le 26 février 1908 à Villieu.
Il s’est engagé en 1846 au 22è Régiment d’Infanterie et y gravit tous les échelons de sous-officier jusqu’au grade d’adjudant en 1854. Passé officier l’année suivante, il est devenu porte-drapeau en 1858.
Il a participé à la campagne d’Italie du 4 juillet au 31 août 1859 (un armistice, intervenu le 8 juillet après une affreuse boucherie à Solferino le 24 juin entre Autrichiens et Franco-Piémontais entraînant la fin des hostilités en Italie, fut signé par Napoléon III le 11 novembre à Zurich).
En mai 1862, son régiment a été muté de Briançon à Nice . Dans sa correspondance avec sa future épouse, ses appréciations sur les niçois sont peu flatteuses : ils sont d’un commerce peu agréable, peu polis, méchants… Il existe deux Nice, l’une italienne, l’autre anglaise et chaque classe sociale y a sa promenade … tous portent chapeau… Les anglais sont très nombreux et appelés Milord.
Il y a été nommé Lieutenant 21 janvier 1863
En mars 1863, il a été muté à Villefranche où il mena une vie désœuvrée jusqu’en mai 1864 où une nouvelle mutation l’a envoyé à Draguignan.
Nommé capitaine le 4 août 1870, il fut encerclé à Metz avec l’armée Bazaine et s’échappa avec quelques hommes. Il rejoignit Sedan où il fut fait prisonnier le 2 septembre 1870 avec toute l’armée française à la suite de la capitulation de Napoléon III et dirigé sur Breslau où il est arrivé le 15 ; il n’a signé aucun engagement et est rentré en France à ses frais1 le 10 avril 1871 puis dirigé, par ordre du général commandant à Lyon, sur le dépôt du 22 ème au Puy (haute Loire).
Nommé chevalier de la Légion d’Honneur le 8 août 1871, il refusa de prêter serment d'officier au nouveau régime et fit valoir ses droits à la retraite. Il y a été admis comme Chef de Bataillon le 19 février 1873.
Devenu civil à 48 ans, il s’occupa de bâtir puis de diriger l’usine à gaz de Tullins.

Il s’est marié en 1865 avec Léonie Valat, sa cousine issue de germain. Sa hiérarchie avait autorisé le mariage après avoir contrôlé que les parents Valat s’engageaient à payer une rente ou pension annuelle de douze cent francs exempte de toute retenue et payable par moitié tous les six mois à partir de la célébration du mariage. Parmi les avis hiérarchiques, il est noté : « elle aura en dote une rente annuelle et non viagère de 1200 f, mais qui n’est pas garantie par hypothèque, la fortune des parents paraissant consister en valeurs mobilières. Espérance de fortune 100.000 fr ». Puis « avis favorable, malgré l’absence de garantie pour le service de la rente promise.( !!) ». A cette époque en effet la hiérarchie militaire ne permettait le mariage d’un officier que si l’épouse amenait un minimum de revenus de 1200 f par mois car elle considérait que la solde versée aux officiers ne leur permettait pas de faire vivre une famille convenablement.

Coupant définitivement avec le milieu paysan, le mariage de Charles a ancré la famille dans le milieu bourgeois de la Bresse.
Le père de Léonie, Joachim Valat, issu d’une famille d’avoués et d’avocats au Parlement de Bresse, originaires de Pérouges et de Meximieux, était lui-même pharmacien à Nantua au début de son mariage, puis à Lyon, au N°22 de la place des Cordeliers, et demeurait alors au 9, rue Martin où il a pris sa retraite.

Joachim Valat était le cousin issu de germain d’un homme politique célèbre, Hippolyte Paul Jayr . Les Jayr était une famille de légistes de père en fils, avoués et avocats au Parlement de Bourg en Bresse. Hippolythe Paul étudia le droit à Paris, entra dans l'administration, devint préfet de l'Ain, puis de la Loire, de la Moselle, et enfin du Rhône le 23 mai 1839. Dans ce dernier poste, il s’attacha à maintenir la paix entre les « canuts » (ouvriers tisserands) et les fabricants, après les révoltes des premiers en 1831 puis en 1834. Son dévouement à la monarchie de Juillet lui valut d'être nommé pair de France le 9 juillet 1845 et commandeur de la Légion d'honneur la même année. À la Chambre des pairs, il prit place dans la majorité ministérielle, tout en conservant ses fonctions de préfet du Rhône jusqu'à sa nomination comme ministre des Travaux publics le 9 mai 1847, dans le ministère Guizot, dernier de la monarchie de Juillet. Il resta en place jusqu'au au 24 février 1848. Il présenta à la Chambre des projets de loi relatifs aux chemins de fer de Lyon, d'Avignon, de Dieppe, du centre, etc. On remarqua également le rapport qu'il adressa au roi sur l'organisation du corps des mines et du corps des ponts et chaussées.
Parmi les ancêtres de Joachim, on relève aussi les noms de Simonet, Mandot, Pin, Colliod, Pinet, Bergeret, de La Cuaz, Alteriel, Pitre, Forot, Charles, Mareschal, Reaton, Gonod, Poyset, Richard, Prost, Peau, Chapoutat, Dibourg, Chazey, de Montgrillet, Gonod, Rivon, Chevrier, Dupuys.

La mère de Léonie Valat, Elisa, était une Sonthonnax, petite fille de Joseph Mayet déjà cité (d’où le cousinage de Charles et de Léonie). On retrouve les ancêtres Sonthonnax à partir de 1676 à Montréal la Cluze près de Nantua où ils étaient appelés « Sonthonnax dit Vieux (ou le Vieux) ». Ils étaient alors laboureurs. Les Sonthonnax forment une famille très répandue entre Montréal où coexistaient les « Sonthonnax dicts Glandin » (plutôt artisans, tailleurs d’habits), Nantua, et Oyonnax d’où est issu le célèbre Léger Félicité Sonthonnax qui s’illustra en affranchissant les noirs de Saint Domingue en 1796. Au XVII ème siècle, toutes ces branches sont déjà complètement séparées et il est impossible de les relier entre elles.
C’est probablement Léonie qui a attiré son mari à Villieu, village proche de Meximieux où il a acquis en 1893, une propriété comprenant une grande maison, qui lui servit de résidence principale, un grand parc et une petite maison.
Revenu à la religion lors de la première communion de son fils Armand, il occupa ses dernières années à faire bâtir l’église de Villieu. Une monographie de Villieu, éditée par son ancien curé, le chanoine Bruyère, cite Elisa Valat comme bienfaitrice de la paroisse, ayant, en particulier, participé à la reconstruction de l’église et à l’achat de cloches qui ont été baptisées de son nom et de celui d’Armand Quinat.
Les livres de compte de Léonie font état du grand nombre de dons faits à Monsieur l’abbé Collet, Curé de Villieu. L’église conserve aussi un vitrail, don fait par Charles.
Charles et Léonie ont été, avec l’abbé Collet, les fournisseurs de fond pour la construction d’un petit pensionnat de jeunes filles tenu par les sœurs à proximité de l’église, au lieu-dit « les Chaudannes ». En 1905, avec l’interdiction d’enseigner pour les religieuses et la menace de confiscation, l’école a été cédée à Charles, avec la promesse de rendre à l’abbé Collet la somme de 10 000 F qu’il y avait engagée (cette dette fut définitivement honorée par ses enfants après sa mort). Cette propriété a ensuite été donnée à Camille lors de la succession parentale. La grande maison est revenue à Auguste, et la petite maison à Armand.
La grande maison a été ensuite acquise par la mairie ainsi que le parc qui l’entoure. Ce parc a été partagé en deux parties ; une école maternelle a été construite sur l’une, l’autre est devenue le parc municipal appelé encore de nos jours « Clos Quinat ». La « petite maison » a été épisodiquement utilisée par Armand; elle est actuellement inhabitée, propriété d’Andrée, sa fille et doit revenir à la Mairie après son décès. Quant à « Chaudannes », Camille, une fois marié, ne l’a pas habitée et l’a louée assez longtemps à des ouvriers qui l’ont utilisée comme dortoir et qui l’ont dévastée. Elle a finalement été vendue dans un triste état en fin des années cinquante.


EXTRAIT DU DOSSIER MILITAIRE DE CHARLES

Le dossier militaire de Charles est conservé au Fort de Vincennes. En voici un extrait :
Engagé au 22ème R.Infanterie le 28 octobre 1846, y gravit tous les échelons sous-officier jusqu’à adjudant le 18 février 1854
Sous-Lieutenant le 28 juin 1856
Porte drapeau le 6 novembre 1858
Guerre d’Italie du 4 juillet au 31 août 1859 ( un armistice, intervenu le 8 juillet après une affreuse boucherie le 24 juin entre Autrichiens et Franco-Piémontais entraînant la fin de hostilités en Italie, fut signée par Napoléon III le 11 novembre à Zurich).
Lieutenant 21 janvier 1863, Capitaine le 4 août 1870
Guerre de 1870. En captivité du 2 septembre 1870 au 6 avril 1871 (7 mois)
Il est versé au 140 ème RI le 30 septembre 1873
Service arrêté au 20 juillet 1875 au 140 ème R.I. de Ligne après un service effectif de 30 ans + bonification de campagne de 2 ans.
Admis à la retraite comme Chef de Bataillon le 19 février 1873 et versé au 111 ème régiment colonial d’infanterie le 19 février 1876
Réside alors à Villieu
Pension versée : 1616 f.
Rayé par limite d’age le 23 juin 1892

A son mariage en 1865 il est lieutenant au 22 ème RI de Ligne à Draguignan.
Son dossier d’autorisation de mariage par la hiérarchie militaire est intéressant car il est fait un extrait du Contrat enregistré à St Genis-Laval le 14 01 1865 avec Léonie Valat demeurant à Lyon, 9, rue Martin : les parents Valat s’y engagent à payer une rente ou pension annuelle de douze cent francs exempte de toute retenue et payable par moitié tous les six mois à partir de la célébration du mariage.
Parmi les avis hiérarchiques, il est noté : elle aura en dote une rente annuelle et non viagère de 1200 f, mais qui n’est pas garantie par hypothèque, la fortune des parents paraissant consister en valeurs mobilières. Espérance de fortune 100.000 f . Puis : avis favorable , malgré l’absence de garantie pour le service de la rente promise.( !!)

Ses notes en 1874 au 140 ème R.I. de Ligne de Grenoble :
Chef de corps : Vigoureux officier, esprit droit honnête, connaissant bien tous les détails du métier . Discipliné, sachant commander, même à ses camarades au besoin, donne à tout l’exemple de zèle et de dévouement
Avis du Gl de Brigade : Extérieur militaire, belle tenue, excellent capitaine commandant ; a beaucoup d’autorité, sait faire servir et aime le service. Très bonne instruction militaire, caractère des plus honorables.
L’Inspecteur général : Grand, mince, vigoureux, très apte à faire campagne malgré ses 28 ans de service. Belle attitude, inspirant la confiance, commandant le respect. Type de l’honneur militaire connaissant à font toutes les parties du métier. Monte bien à cheval. Un Colonel est heureux d’avoir sous ses ordres un capitaine comme Mr Quinat. A Grenoble le 18 août 1874

Pour son départ à la retraite, il a reçu, de son colonel, la lettre de satisfaction suivante :
Le colonel ne saurait trop exprimer ses regrets de voir le régiment privé des excellent services d’un officier qui, pendant toute sa carrière, a été un modèle de tenue, de discipline et de dévouement à ses devoirs. La 1ère Compagnie du 3 ème Bataillon n’oubliera pas le Capitaine intelligent qui s’occupait avec tant de sollicitude des intérêt de ses subordonnés. Enfin le 140 ème en entier se joindra à son chef pour faire agréer à Mr Quinat l’assurance de l’estime et de l’affection qu’il avait su inspirer à tous.

Evènements de guerre de 70 : Monzon 30 août 1870, Sedan le 1er septembre. Prisonnier de guerre le 2 septembre ; dirigé sur Breslau où il est arrivé le 15 ; n’a signé aucun engagement ; est rentré en France à ses frais le 10 avril 1871. Dirigé par ordre du général commandant à Lyon sur le dépôt du 22 ème au Puy (haute Loire).
Chevalier de la Légion d’Honneur le 8 août 1871
Taille 1.76 m

15.2- César Auguste Alexis Quinat (Jean Jacques III, Pierre, Barthélemy) est né en 1828 à Nantua. Il est décédé le 8 avril 1864 en Algérie.

Il a servi comme sergent au premier Bataillon d'Infanterie légère d'Afrique sous les ordres du Commandant Amat, nommé Colonel au 22ème de Ligne, Régiment de Charles. Il est mort au combat d’Aïounet-bou-bekeur près de Géryville en Algérie en 1864. Lettre de Charles à sa future belle-mère Mme Valait: Il lui avait été difficile de se tirer d’affaire, puisqu'il tua Si-Sliman, fils aîné du serpent du désert et chef de l'insurrection » .18/05/1864.
L’épisode de sa mort est relaté dans une histoire des colonies françaises, Tome II, Algérie:
« En 1864 éclata l'insurrection des Ouled-Sidi-Cheikh. Si-Hamza, auquel nous avions constitué un si grand commandement et qui nous avait rendu de réels services, mourut à Alger en 1861, probablement empoisonné par une de ses femmes à l'instigation du parti intransigeant de la famille, qui ne lui pardonnait pas sa soumission à la France. Son fils Si-Sliman, poussé par son oncle Si-Lala, fit défection et souleva contre nous les populations du Sud-Oranais. Le 8 avril 1864, le commandant supérieur de Tiaret, le colonel Beauprête, partit avec une petite troupe pour arrêter le mouvement. Il fut surpris la nuit à Aouïnet-bou-Bekeur, à 50 kilomètres de Géryville, ses soldats égorgés, lui-même poignardé par Si-Sliman, qui périt également dans ce combat (donc probablement de la main d’Alexis). »


15.3- Jean François Elisée Quinat (Jean Jacques III, Pierre, Barthélemy) est né le 25 novembre 1830 à Nantua. Il est décédé le 23 juin 1855.
Comme Caporal (3 e Compagnie, 3e Bataillon, 13e Régiment de Légion), il est mort du choléra en Crimée, à l'hôpital de Kamiesh. Il faut noter que, sur les 95 000 soldats français morts en Crimée, seuls 20 000 l'ont été par faits de guerre, les autres par maladie.


15.4- Pierre Guyot est né le 5 novembre 1832 à Paris, et a été baptisé à St Sulpice. Il est décédé le 10 novembre 1919 à Voreppe. Pierre a épousé Julie Adèle Pauline Marie Louise Gallocher de la Galisserie le 6 juillet 1864 à Voreppe.

Il était avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de Cassation

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