Jusqu'au XIIème siècle, nos ancêtres étaient appelés par leur unique prénom ou diminutif, suivi de fils ou fille de …comme c'est encore le cas dans certains pays du Moyen-Orient. A partir des XII et XIII ème siècle, la forte augmentation de la démographie obligea à résoudre des problèmes d'homonymie : on rajouta alors un surnom ou un diminutif ou une provenance, qui se fixa au cours des siècles et devint le nom de famille héréditaire vers le XIVème; il fut orthographié au gré de la fantaisie du rédacteur, souvent de façon phonétique, jusqu'au XIX ème siècle. Pour le nom de Quinat, on explique sa formation de la façon suivante:
quin, quine : représente une forme avec aphérise (suppression de phonème en début de mot) de Jacquin, Jacquine, diminutif quinat, quinard.
Au XIVe siècle on trouve, dans le petit pays de Gex, des Quynanz, Quintat, et Jaquinet.Ce n'est qu'en 1437, que l'on trouve le premier Quinat ainsi orthographié. Par la suite, dans notre lignée, notre nom s'est écrit de diverses façons jamais éloignées: Quinat jusqu'en 1550 où on trouve très provisoirement Quynact, puis à nouveau Quinat en 1559, Quinant en 1568, Quynat en 1581 et 1584, retour à Quinat mêlé de Quinnat depuis 1601 jusqu'à la période de Nantua vers 1820 où Quinaz se trouve en même temps que Quinat pendant quelques années.
Les Quinat habitaient le pays de Gex dès le XIV ème siècle. Ce petit pays est une plaine coincée entre le piémont du Jura et le lac de Genève, coupée au nord par la Suisse. Il a toujours été l'objet de convoitises de ses voisins du fait de sa situation stratégique qui permettait de passer du nord au sud de l'Europe occidentale en évitant la barrière des Alpes. Resté relativement indépendant jusqu'en 1333, il passe alors sous la coupe de la maison de Savoie pour deux siècles et demi avec une parenthèse entre 1536 et 1564 pendant laquelle le pays est dirigé par les Bernois. Annexé par Henry IV en 1601, les Gessiens ne se sont jamais sentis tout à fait Français et ont gardé les yeux rivés sur les Alpes et le Léman. Il y a encore quelques décennies, lorsqu'on franchissait Fort-l'Ecluse, frontière naturelle du pays, on allait "en France". Ils surent aussi défendre leurs avantages et leurs particularités avec une Zone franche, longtemps exception, qui plaçait l'arrondissement en dehors des barrières fiscales du pays. Aujourd'hui encore, on ne voit que rarement des douaniers à la frontière avec la Suisse.